Interview Expert : UX Designer

1 – Notre UX Designer chez Cervval

Aziliz : J’ai fait l’Ecole Nationale Supérieure de Cognitique (ENSC) à Bordeaux, une école d’ingénieurs en sciences cognitives appliquées, accessible après un Bac+2. L’idée est de former des ingénieurs capables de concevoir des systèmes centrés sur l’humain.

Aziliz : Ayant fait deux ans de Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles B/L, j’ai eu accès au concours GEIDIC. C’est en me renseignant sur ce concours et les écoles auxquelles il donne accès que j’ai découvert l’ENSC. J’ai tout de suite été attirée par la dimension pluridisciplinaire de la formation et la place importante accordée aux facteurs humains. Je n’ai pas regretté ce choix puisque j’y ai passé 3 excellentes années riches en apprentissages !

Aziliz : Je n’ai pas qu’un seul rôle ! En tant qu’UX Designer chez Cervval, je peux avoir plusieurs casquettes :

• Accompagner des projets tout au long de leur déroulé
• Apporter une expertise ponctuelle sur des problématiques rencontrées par des projets
• Diffuser les bonnes pratiques UX au sein de l’entreprise

Aziliz : Au cours de ma formation, j’ai eu des cours d’UX Design prodigués par des professionnels, qui ont attiré mon attention. Après avoir réalisé un stage dans ce domaine dans une startup bordelaise, j’ai su que c’était un domaine dans lequel il y avait énormément de choses à explorer, ce qui m’a donné envie de poursuivre dans cette voie.

2 – L’UX et L'UI

Aziliz : UX est un acronyme signifiant “User eXperience” lorsque UI signifie “User Interface”. L'expérience utilisateur (l’UX) englobe l’ensemble des interactions que l’on peut avoir avec un système, un produit ou un objet, visant à rendre cette expérience simple, utile et agréable. C’est une vision globale et haut niveau. L’UI design quant à lui se concentre sur les éléments graphiques et textuels visibles par l’utilisateur (Ex : charte graphique homogène, un choix de couleurs accessibles, etc).

Aziliz : L’UI c’est le travail visible, la partie émergée de l’iceberg ! L’UX c’est à la fois cette partie visible mais aussi tout ce qu’il y a autour ; on peut dire que c’est l’eau sous sa forme liquide et solide.

Aziliz : Certaines méthodes d’analyse de besoins se font en amont du toute conception d’interface comme les cartes d’empathie, la définition des users journey, etc.
Cependant l’objectif étant de comprendre les attentes afin d’y répondre dans un produit ou service, la conception des écrans est toujours plus ou moins la cible.

Aziliz : Concrètement, l’UI c’est la conception des écrans, de l’interface, la définition de la charte graphique … et l’UX c’est la cohérence du parcours utilisateur dans un but donné, la fluidité des interactions et la pertinence des fonctionnalités !

3 – Le métier d’UX Designer en général

Aziliz : C’est de faire en sorte que tout outil informatique soit agréable, accessible, utile, c’est-à-dire répondant aux besoins des utilisateurs.

Aziliz : Concrètement oui même si le concept UX a commencé courant des années 80, début des années 90. On se rend compte qu’un outil, même s’il est techniquement très puissant, n’a aucune valeur si sa complexité décourage à l’utiliser. L'enjeu pour tous a été de rendre ces outils le plus accessibles aux utilisateurs. Les ergonomes existaient déjà avant ça mais c’est la démarche qui change : on cherche désormais à mettre en place une conception centrée utilisateur. De là se développe de plus en plus de recherches dans le domaine, ce qui a conduit à l’apparition de ce “nouveau” métier qui continue de se démocratiser.

Aziliz : Alors oui ! La démarche UX est applicable pour chaque secteur d’activité du BtoC1 au BtoB2 en passant par le BtoE3. A partir du moment où il y a un humain qui manipule un outil, la démarche est pertinente pour améliorer son expérience.

Aziliz : Oui, il est possible de faire de l’UX sur tout type de support. Néanmoins, la démarche sera différente selon la cible utilisateurs ! Si l’on développe une application mobile qui vise le grand public par exemple, découvrir et définir les besoins des utilisateurs peut passer par des questionnaires ou des analyses d’indicateurs comportementaux (l’engagement, les taux de conversion …).
Nous n’aurons pas la même démarche pour un logiciel professionnel pour lequel on connaît précisément le panel d'utilisateurs visé. Par exemple, lorsque nous développons un logiciel sur mesure, le recueil de besoins peut se faire en proposant des entretiens ou des ateliers d’observation à des experts métiers. C’est ce que j’ai eu la chance de pouvoir faire sur plusieurs projets chez Cervval.

1. BtoC : Business to Customer désigne un échange commercial entre les entreprises et les consommateurs.
2. BtoB : Business to Business désigne l'ensemble des activités et relations commerciales d'une entreprise visant une clientèle d'entreprises.
3. BtoE : Business to Employee est la stratégie interne d'une entreprise qui se concentre sur l'amélioration de la vie quotidienne de ses employés pour atteindre un taux de rétention des employés plus élevé.

4 – La démarche UX Designer chez Cervval

Aziliz : Je travaille en mode Agile, c’est une méthode de gestion de projet qui favorise la communication et l'adaptabilité. Tous les matins, nous faisons un point avec l’équipe projet pour parler des avancées réalisées et des prochaines tâches à venir. J’ai régulièrement des réunions avec les clients, des utilisateurs ou les équipes (développeurs, UI Designer, responsable framework, etc.). Enfin, je passe beaucoup de temps à travailler sur la reformulation du besoin et la proposition de solutions pour y répondre : rédaction d’histoire utilisateurs fonctionnelles, réalisation de maquettes, etc. Dans les faits, je n’ai pas deux journées pareilles d'affilée !

Aziliz : La méthodologie UX est par nature itérative, les retours des utilisateurs sont nécessaires pour valider les fonctionnalités. C’est pourquoi une méthode de gestion de projet agile est cohérente avec cette façon de fonctionner ! Elle nous permet, grâce aux démonstrations de fin de sprint ou l’organisation d’ateliers de tests, de s’assurer une comparaison régulière entre le travail effectué et les besoins initiaux exprimés.

Aziliz : L’UX Designer a sa place tout au long du projet ! Son rôle peut cependant être prédominant en amont et au début. Nous mettons en place des méthodes de recueil, d'analyse et de synthèse des besoins utilisateurs. Plus cette démarche est intégrée tôt dans un projet, plus on se rapproche de la création d’un parcours utile et pertinent !
Son regard est important en cours de projet pour s’assurer que les nouvelles fonctionnalités ajoutées au fur et à mesure sont toujours en accord avec les besoins des utilisateurs. Ce travail est évidemment à poursuivre jusqu’à la fin du projet et les phases de tests où il est toujours possible d’apporter des améliorations mineures.

Aziliz : Le secret, c’est une communication régulière et une bonne vision globale des objectifs que l’on souhaite atteindre ensemble. Chez Cervval, nous possédons un framework maison qui permet de faire des propositions sur la façon d’implémenter plusieurs fonctionnalités de base. Lorsque les besoins sont spécifiques, nous pouvons mettre en place des ateliers d’étude. Cela nous permet d’aboutir à plusieurs solutions envisageables et nous faisons, tant que possible, nos choix sur la base des retours utilisateurs.

5 – L’UX designer avec les clients

Aziliz : Certains clients ont une vision très claire de ce qu’ils veulent mettre en place et arrivent avec des spécifications déjà rédigées. C’est souvent le cas dans ces domaines sensibles. On va s’assurer de répondre à leurs besoins en respectant les recommandations d'accessibilité et d’utilisabilité (guidage de l’utilisateur, contrôle explicite, gestion des erreurs …). Si le travail d’idéation ou de recherche utilisateur est moindre, les tests n’en sont que plus importants dans ces domaines où chaque action utilisateur peut être critique.

Aziliz : Bien que celui-ci puisse être plus ou moins court selon les projets, nous mettons toujours en place un temps dédié à la récolte d’informations, à la définition des objectifs et des enjeux, la création de persona et de story maps. Nous appelons cette phase le Discovery and Framing.

Aziliz : Je participe à la réalisation du projet en faisant de la rédaction fonctionnelle de users stories, en concevant des wireframes et des maquettes avec une vision Minimum Viable Product4 (MVP) pour proposer en priorité les fonctionnalités les plus importantes.

Aziliz : Nous avons un processus de recette interne bien ficelé avec l'équipe projet ! Je peux également prendre en compte des retours utilisateurs sous plusieurs formes possibles : réactions face à des démonstrations, observations lors d'ateliers de prise en main, ou encore via la mise en place de tests d’utilisabilité.

Aziliz : La satisfaction client est suivie tout au long du projet, au fur et à mesure des sprints. Cela est permis par la communication équipe-client importante propre à la méthode agile.

Aziliz : Chaque semaine, une partie de mon temps est dédiée à la lecture d’articles spécialisés, la consultation de vidéos ou de divers partages par des professionnels du domaine sur les réseaux. Cette veille active me permet de prendre conscience de ces évolutions et nourrit les idées que je peux être amenée à proposer au cours de la vie des projets.

Aziliz : La prise en compte de l‘expérience utilisateur en environnement immersif est un domaine à part entière ! Plus jeune que celui de l’UX en 2D, il commence maintenant à y avoir plusieurs recommandations génériques reconnues, qui nous viennent notamment du jeu vidéo. Cela passe par de nombreux aspects, tels que prévenir au mieux de la sensation de nausée (le motion sickness), incorporer de façon naturelle les informations à afficher dans l’environnement, expliciter les interactions possibles, etc. Il s’agit d’un domaine où il y a encore beaucoup de recherches à faire.

4. MVP : Le produit minimum viable est la version d'un produit qui permet d'obtenir un maximum de retours client avec un minimum d'effort.

6 – Pour finir

Aziliz : Il existe pleins de parcours différents : des écoles d’ingénieurs, aux parcours BUT, des écoles de design en passant par des cursus universitaires en psychologie ou en neurosciences. La seule constante, c’est de s'intéresser à l'humain tout autant qu’à la technique.

Aziliz : Je trouve particulièrement enrichissant de pouvoir échanger quotidiennement avec des profils techniques, de personnes portant des visions projet et des experts métiers ! Je trouve que c’est une chance d’être à l'interface de domaines si diversifiés.